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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 16:29

La semaine dernière, la Commission d’enquête sur l’organisation et les moyens de lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe, dont je suis membre, a présenté ses propositions. Notre travail s’est déroulé sur plusieurs mois dans le plus grand secret, comme l’exige ce genre de démarche parlementaire. Désormais, puisque le rapport est public, je peux préciser mon regard sur ce fait de société français, mais aussi européen, qui est d’une ampleur inégalée.

 

Pour mémoire, ce sont plus de 1500 de nos ressortissants qui sont partis combattre en Iraq et en Syrie aux côtés des soldats de l’Etat terroriste islamique. Des individus qui deviennent des menaces une fois de retour sur le territoire national, comme en témoignent  encore les attentats du début du mois de janvier. 

 

Aujourd’hui, le constat de la commission, que je partage bien volontiers, est clair. C’est d’abord la faiblesse des outils du renseignement territorial pour déjà empêcher de jeunes français de partir au combat, mais aussi pour les canaliser une fois ceux-ci de retour dans leur foyer. Dans le même esprit, les difficultés du contrôle des agissements djihadistes sur internet doivent pouvoir trouver une réponse judiciaire. Enfin, l’importance de la coopération internationale en matière de lutte anti-terroriste, notamment avec la Turquie, a été réaffirmée.

 

Ainsi, partant de ces constatations, nous avons fait 110 propositions pour renforcer la lutte contre ces réseaux en matière de prévention, d’action et de moyen des services antiterroristes, de lutte contre le « cyberterrorisme » ou le financement du terrorisme. Néanmoins, deux axes de notre travail m’apparaissent encore plus importants à appliquer rapidement, à savoir le renforcement des contrôles aux frontières de l’Union européenne, car ce phénomène doit être appréhendé de manière continentale, et l’adaptation de la réponse pénale et carcérale, comme la création de quartiers isolés dans les maisons d’arrêt et le suivi des personnes condamnées pour terrorisme.

 

Je tiens toutefois à émettre des réserves concernant certaines propositions comme par exemple l’enseignement du fait religieux à l’école, qui pour moi doit être d’abord le lieu d’apprentissage de la citoyenneté et des valeurs de la République comme la laïcité. Je regrette également que la Commission composée de Sénateurs de tous les groupes politiques, ne soit pas allée plus loin notamment sur la déchéance de nationalité, ainsi que la création de centres de déradicalisation pour les terroristes condamnés.

 

La protection de la patrie doit être la priorité de l’action des pouvoirs publics et des parlementaires. Elle est au cœur de mon action politique, tant au niveau local que national. L’étude du projet de loi relatif au renseignement, qui sera débattu ces jours-ci à l’Assemblée Nationale, puis prochainement au Sénat, devra être un moyen concret de continuer à renforcer la protection de nos concitoyens.  

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Jean-Paul Fournier