Les racines espagnoles du Premier Ministre auraient pu lui permettre, lors de son discours de politique générale, de prendre le taureau par les cornes. Il n’en a rien été. Lui qui voulait redonner l’espoir aux Français, n’a fait que raviver les craintes et les inquiétudes, tant les mesures annoncées, ne seront prises que dans plusieurs mois, voire plusieurs années, au-delà du cadre de cette mandature.
En effet, une très grande partie des réformes abordées, pour l’entreprise, donc l’emploi, pour le pouvoir d’achat ou les institutions, ont été programmées après les élections présidentielles et législatives de 2017. C’est donc se moquer éperdument des Françaises et des Français, qui ne verront pas, à court terme, le fruit des engagements pris.
L’intervention de Manuel VALLS a été faite sans prendre en compte l’urgence que nécessite la situation du pays. Pis encore, il fait comme s’il n’avait pas entendu le signal adressé à l’exécutif lors des élections municipales. D’ailleurs, que dire de sa volonté de supprimer 10 milliards les dotations aux collectivités territoriales, comme s'il s'agissait de pénaliser les communes au motif qu'elles sont massivement passées à droite dimanche dernier. Est-ce une punition destinée aux électeurs qui ont abandonné la gauche ?
Cette économie est pour l’instant à peu près la seule dont on connait la couleur. Alors que l'on attendait de lui des réponses, le Premier Ministre a décidé de reporter le choix des 50 milliards d’économie promis par le Président de la République au prochain collectif budgétaire.
Il avait l'occasion au moins de reconnaître l'erreur fondamentale de son prédécesseur sur les rythmes scolaires rejetés par les enseignants, les parents autant que par les Maires. Il l'a ratée.
Enfin, concernant la sécurité, le dossier qu’il a porté, sans résultat, durant 2 ans place Beauvau, l’inquiétude est de mise. Le locataire de l’Hôtel de Matignon n’a rien dit, mis à part qu’il confirmait la très contestée réforme pénale de Christiane TAUBIRA, dont on sait qu’elle va permettre la libération de centaines de délinquants.
A défaut de confiance, ce discours n’a fait que renforcer la défiance du peuple français vis-à-vis de l’action du Chef de l’Etat. Car derrière la fragilité des annonces faites par Manuel VALLS, il y a bien, une nouvelle fois, l’échec de l’action du Président de la République et de son incapacité à agir vite et à donner un cap clair à la France.