Le respect des engagements de campagne est un objectif noble. Néanmoins, quand la mesure est jugée inique, il est normal qu’elle trouve des obstacles dans sa mise en forme. C’est précisément le cas de la suppression pour 80% des foyers fiscaux, de la taxe d’habitation.
En politique, l’histoire se répète souvent. En effet, les erreurs de début de mandat se transforment souvent en boulets que le pouvoir doit trainer au fils des ans. Imaginées au coin d’une table par des tacticiens politiques, ces mesures sont développées plus par électoralisme que par intérêt de la France. Souvenez-vous de la taxe à 75% de M. HOLLANDE. Baisser la taxe d’habitation pour 80% des ménages, voilà de quoi caresser les électeurs dans le sens du poils !
Mais aujourd’hui, le Président MACRON se retrouve piégé. Si réforme de la fiscalité locale il doit y avoir, elle ne doit pas se faire au détriment des collectivité territoriales et surtout des communes. Certes, la taxe d’habitation dans son calcul doit être revue. Mais pourquoi alors la maintenir pour 20% des foyers fiscaux. Parallèlement, comment peut-on accepter que l’autonomie financière des collectivités territoriales, qui a valeur constitutionnelle, soit ainsi mise à mal. De plus, la compensation de l’Etat, annoncée par M. MACRON ne sera surement pas pérenne. Enfin, le lien entre citoyens-contribuables et collectivités territoriales s’en trouvera totalement dévitalisé.
Sur ce sujet, la précipitation soudaine du chef de l’Etat doit laisser la place à la réflexion et au dialogue. Alors que celui qui hier encore était Ministre de l’économie feignant de découvrir l’état de nos finances publiques vient d’annoncer sa décision de saigner les collectivités territoriales de 13 milliards d’euros, il serait temps d’ouvrir un vrai dialogue avec les élus locaux sur l’ensemble des questions fiscales. C’est mon souhait, c’est surtout une impérieuse nécessité.